Croissy

In the department of Yvelines, the small town of Croissy is located in a meander of the river Seine. During the 19th century, just like the neighbouring town of Chatou, Croissy experienced the growing trend of boating along the Seine. La Grenouillère, an open-air cabaret set up on the Île de Croissy, was a huge success until it was destroyed in a fire in 1889. Its patrons included impressionist painters and naturalist writers. Nowadays, Le Musée de la Grenouillère breathes new life into the famous floating café where Claude Monet and Pierre-Auguste Renoir met up at the end of the summer of 1869 to paint their first impressionist paintings.

À visiter : le Musée de la Grenouillère

Guinguette © F. Guillotte

Auguste Renoir, La Grenouillère, National museum of Stockolm

Guy de MAUPASSANT

« La femme de Paul », 1881 / CROISSY

Guy de MAUPASSANT

Auguste Renoir, La Grenouillère, National museum of Stockolm © Wikicommons

Normandy often served as a setting for Guy de Maupassant’s stories. The author’s fascination for water, notably expressed by his taste for canoeing, is very palpable in his descriptions of the Seine, dark or radiant.
There are so many cities bordering the river in the work it is possible to draw a red line connecting Paris to the Havre, sailing from a story to another.
The scene of the short story “La Femme de Paul” takes place on the island of Croissy, which is home to the floating cabaret La Grenouillère, a recreational site celebrated by many painters and writers of the latter half of the 19th century.

« Aux abords de la Grenouillère, une foule de promeneurs circulait sous les arbres géants qui font de ce coin d’île le plus délicieux parc du monde. Des femmes, des filles aux cheveux jaunes, aux seins démesurément rebondis, à la croupe exagérée, au teint plâtré de fard, aux yeux charbonnés, aux lèvres sanguinolentes, lacées, sanglées en des robes extravagantes, traînaient sur les frais gazons le mauvais goût criard de leurs toilettes; tandis qu’à côté d’elles des jeunes gens posaient en leurs accoutrements de gravures de modes, avec des gants clairs, des bottes vernies, des badines grosses comme un fil et des monocles ponctuant la niaiserie de leur sourire.
L’île est étranglée juste à la Grenouillère, et sur l’autre bord, où un bac aussi fonctionne amenant sans cesse les gens de Croissy, le bras rapide, plein de tourbillons, de remous, d’écume, roule avec des allures de torrent. Un détachement de pontonniers, en uniforme d’artilleurs, est campé sur cette berge, et les soldats, assis en ligne sur une longue poutre, regardaient couler l’eau.
Dans l’établissement flottant, c’était une cohue furieuse et hurlante. Les tables de bois, où les consommations répandues faisaient de minces ruisseaux poisseux, étaient couvertes de verres à moitié vides et entourées de gens à moitié gris. Toute cette foule criait, chantait, braillait. Les hommes, le chapeau en arrière, la face rougie, avec des yeux luisants d’ivrognes, s’agitaient en vociférant par un besoin de tapage naturel aux brutes. Les femmes, cherchant une proie pour le soir, se faisaient payer à boire en attendant ; et, dans l’espace libre entre les tables, dominait le public ordinaire du lieu, un bataillon de canotiers chahuteurs avec leurs compagnes en courte jupe de flanelle. »

Guy de MAUPASSANT, « La femme de Paul », La Maison Tellier [1881. Citation extraite du volume Folio, 1990, p. 209.

19th century | Novel, short story | On | Along

Guillaume APOLLINAIRE

« Au bord de l’Île », 1915 / CROISSY

Guillaume APOLLINAIRE

Croissy’s Impressionists’ Island is the famous location of the floating tavern La Grenouillère, a venue celebrated by numerous painters and writers during the second half of the 19th century.
In Calligrammes (1918), Guillaume Apollinaire, who wrote “Le Pont Mirabeau”, the famous poem about the Seine, relives the past with melancholy.

« Au bord de l’île on voit
Les canots vides qui s’entre-cognent
Et maintenant
Ni le dimanche ni les jours de la semaine
Ni les peintres ni Maupassant ne se promènent
Bras nus sur leurs canots avec des femmes à grosses poitrines
Et bêtes comme chou
Petits bateaux vous me faites bien de la peine
Au bord de ’île »

20th century | Poems | On | Along

Back